«La plupart des exécutions ont lieu dans une poignée de pays. La Chine occupe toujours et encore la première place dans cette discipline macabre, y compris durant l’année qui précède les Jeux olympiques. En même temps, la peine de mort est en recul dans le monde», explique Lukas Labhardt, coordinateur contre la peine de mort à la Section suisse d’Amnesty International, à l’occasion de la publication des statistiques sur la peine de mort en 2007. Amnesty International exige de tous les Etats qui appliquent encore la peine de mort qu’ils suivent la résolution prise en décembre 2007 par l’Assemblée générale de l’ONU et appliquent un moratoire immédiat sur les exécutions.
En 2007, Amnesty International a recensé 1 252 exécutions (contre 1591 en 2006) dans 24 pays et au moins 3 347 condamnations à mort dans 51 pays. 135 pays ont aboli la peine de mort dans la loi ou dans la pratique, contre 62 qui continuent à appliquer ce châtiment. En 2007, l’Albanie, les Îles Cook et le Rwanda ont aboli la peine de mort, le Kirghizistan uniquement pour les délits ordinaires. Ce qui signifie que plus des deux tiers des Etats dans le monde ont aboli la peine de mort, au moins en pratique.
En Iran, en Arabie saoudite et au Yémen, cinq mineurs délinquants ont été exécutés, au mépris du droit international. Dans certains pays, les autorités ont exécuté des personnes qui avaient été condamnées pour des faits rarement considérés en droit comme criminels: en Iran, Jafar Kiani, père de deux enfants, a été exécuté par lapidation pour adultère; en Corée du Nord, un directeur d’usine a été fusillé pour avoir investi ses propres capitaux dans l'usine et nommé ses enfants à des postes de direction au sein de l'établissement; en Arabie saoudite, Mustafa Ibrahim, un ressortissant égyptien, a été décapité en novembre pour sorcellerie.
Au cours de l’année 2007, 88 pour cent des exécutions recensées ont eu lieu dans cinq pays: la Chine a exécuté au moins 470 personnes, l’Iran 317, l’Arabie saoudite 143, le Pakistan 135 et les Etats-Unis 42. Le nombre d’exécutions a augmenté en Iran, en Arabie saoudite et au Pakistan, mais reculé en Chine. Amnesty International est préoccupée par le fait que la plupart des Etats ne fournissent pas de chiffres officiels sur l’application de la peine capitale. En Chine, pays qui exécute le plus au monde, les informations sur la peine capitale relèvent du secret d'État. Amnesty International estime que la Chine a sans doute exécuté plusieurs milliers de personnes l’an dernier. En Chine, la peine de mort peut être appliquée pour punir plus de 60 délits, parmi lesquels la fraude fiscale ou le trafic de drogue.
Communiqué de presse publié le 15 avril 2008, Londres / Lausanne.
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