«Le silence est une trahison»: Affiche lors d'un rassemblement de Black Lives Matter à Auckland en juin 2020. © Alexandra Kathrine Carr
«Le silence est une trahison»: Affiche lors d'un rassemblement de Black Lives Matter à Auckland en juin 2020. © Alexandra Kathrine Carr

Racisme Que puis-je faire en cas d’agressions racistes?

18 août 2020
Lorsque des personnes sont insultées ou attaquées en public pour des motifs racistes – par exemple à cause de leur apparence, de leur langue, de leur religion ou de leur origine présumée – beaucoup de gens condamnent ces actes en silence, mais trop peu d'entre eux font preuve d'attitude et interviennent. Souvent, nous sommes déstabilisés: quand dois-je réagir? Comment faire sans s'imposer? Est-ce que je me mets en danger?

Les attaques racistes peuvent être nombreuses et variées - de l'inégalité de traitement à l'utilisation de termes racistes tels que le mot "n*", des insultes sur le port du voile ou de la kippa, des attaques directes telles que «sortez de ce pays!» Ce n'est parfois pas si facile à reconnaître un comportement ou une affirmation raciste. Ce qui est décisif, c'est la perception des personnes concernées. Pour les personnes qui n'ont jamais eu ou qui n’ont eu que très peux d'expériences racistes, il est important d'écouter les personnes concernées et de tenir compte de leurs points de vue et de leurs expériences.

  1. Quand dois-je intervenir?

Mais il n'y a pas de règle claire qui permet de déterminer le moment où la ligne est franchie. Faites donc confiance à votre intuition. La plupart du temps, nous avons tous une certaine sensibilité pour reconnaître si quelqu’un fait l’objet d'agressions et d’insultes.

Si vous offrez simplement votre soutien à la personne concernée, vous n'avez même pas à décider s'il s'agit d'une attaque raciste.

  1. Surmontez votre rôle de spectateur et impliquez-vous!

Plus il y a de personnes présentes lors d'une attaque, moins les gens interviennent – évidemment, tout le monde espère que quelqu'un d'autre agira. Ou bien nous pensons que cela ne nous regarde pas. Prenez-en conscience et adressez-vous aux personnes qui vous entourent. La plupart des gens attendent que quelqu'un d'autre ait le courage d'agir. Vous pouvez être cette personne et faire une grande différence.

  1. Insultes: Mettez-vous du côté de la personne agressée!

Il est particulièrement important de montrer à la personne attaquée qu'elle n'est pas seule. Accordez-leur toute votre attention. Asseyez-vous à côté d'elle, dites «bonjour» et entamez une conversation sur n'importe quel sujet – la météo ou le dernier film que vous avez vu. Restez calme.

Demandez à la personne agressée si elle souhaite un soutien et si vous devez intervenir. Certaines personnes peuvent ne pas le vouloir. Dans ce cas, ne faites pas attention à l'agresseur - mais ne perdez pas la personne de vue. Continuez à vous tourner vers la personne attaquée et restez en contact avec elle. Dans de nombreux cas, l'absence de réaction de votre part provoquera le départ de l'agresseur à un moment donné.

  1. Ne parlez que pour vous-même!

Si vous avez l'accord pour répondre aux insultes, ne parlez que de votre propre point de vue. Les gens parlent souvent au nom de la personne qui a été attaquée. Cela l’empêche de se défendre – ce qu'elle ferait probablement si elle recevait le soutien de témoins.

Par exemple, si une femme est insultée à cause de son voile, n'expliquez pas qu'elle le porte pour des raisons religieuses. Au lieu de cela, vous pouvez dire que tout le monde peut s'habiller comme il le souhaite. Vous pouvez, par exemple, déclarer: «je suis gêné par vos commentaires. Arrêtez, s'il vous plaît !»

  1. Agressions physiques: attirez l'attention!

Faites du bruit, criez: «Stop ! Arrêtez!», parlez fort dans votre téléphone ou filmez la situation avec votre téléphone portable. Faites tout ce qui peut attirer l'attention et montrer à l'auteur de l’agression que ses paroles et ses actes sont observés. Ou demandez à d'autres personnes de vous aider – par exemple, informez la conductrice de bus, appelez la police si nécessaire. Parlez directement à une personne: «vous, là, avec la veste verte, aidez-nous! Dans la plupart des cas, les personnes qui condamnent l'attaque sont majoritaires.

Même ici: parlez à la personne concernée autant que possible. Vous ne devez intervenir physiquement que si vous êtes formé pour le faire. Votre propre sécurité doit être prioritaire. Mais ne rien faire n'est pas une option. Si personne n'intervient, la violence raciste sera normalisée.

  1. Demandez de l'aide, filmez et rapportez!

Dans de nombreux cas de violence: appelez la police, le personnel de sécurité ou d'autres personnes responsables! Laissez les autorités intervenir directement au lieu de vous mettre en danger. Cependant, si possible, parlez à la personne attaquée avant d'appeler la police. Il se peut qu'elle ait déjà eu des expériences racistes avec les autorités de sécurité ou qu'elle ne veuille pas le faire pour d'autres raisons.

Si possible, filmez l'attaque avec votre téléphone portable: cela permet non seulement d'attirer l'attention, mais aussi de créer des preuves importantes qui sont ensuite nécessaires pour condamner les auteurs. Mais ne publiez pas la vidéo dans les médias sociaux.

  1. Après l’agression: offrez votre soutien!

Restez avec la personne attaquée jusqu'à ce que l'auteur de l'agression soit parti et accompagnez-la - si vous le souhaitez – vers un lieu sûr. Souvent, le choc ne s'installe qu'après l'attaque. Demandez à la personne comment elle va et ce que vous pouvez faire pour elle. Proposez-lui de contacter ensemble un centre de conseil, où l'incident peut être signalé et où ils peuvent obtenir un soutien professionnel supplémentaire.

Les centres de conseil aident également à décider quels moyens juridiques s’offrent à la personne agressée. Jusqu'à présent, les agressions racistes ont été bien trop rarement signalées. Dans tous les cas, vous pouvez vous proposer comme témoin de la personne concernée.

  1. Restez à l'écoute!

Si vous intervenez lors d’agressions racistes, vous ne protégez pas seulement les personnes directement touchées. Vous contribuez également au fait que le racisme n'est plus normalisé dans notre société, mais qu'il est appelé par son nom et condamné. Cela est également important lorsque les personnes concernées ne sont pas présentes.

Restez donc à l'écoute, informez-vous sur le racisme au quotidien en Suisse et les points de vue des personnes concernées. Que ce soit intentionnellement ou non, nous agissons tous de manière raciste dans la vie de tous les jours. Mais il n'est pas si facile de le reconnaître chez les autres – et encore moins chez soi.