Etats-Unis Le cas Snowden a détourné l'attention du vrai scandale

5 août 2013
La Russie a décidé d'accorder l'asile temporaire à Edward Snowden. Cet acte représente une avancée positive dans cette affaire, et devrait permettre aux gouvernements et à la société civile de se concentrer sur la nature étendue et l'illégalité des programmes de surveillance du gouvernement des États-Unis.

«Le feuilleton des cinq semaines qui se sont écoulées depuis l'arrivée d'Edward Snowden en Russie a détourné l'attention du nœud du problème: la manière dont le dispositif de sécurité des États-Unis, en plein essor permanent, a utilisé des tribunaux secrets pour entreprendre des intrusions massives, généralisées et systématiques dans la vie privée des personnes vivant dans ce pays», a déclaré Widney Brown, directrice générale chargée des questions relatives au droit international et à la stratégie politique.

«Le gouvernement des États-Unis a été plus déterminé à persécuter Edward Snowden qu'à faire face à ses propres infractions flagrantes au droit international, ou même à les reconnaître. Il est temps que ce pays mette un terme à ses tentatives déplorables visant à faire pression sur les gouvernements pour empêcher Edward Snowden d'obtenir l'asile, maintenant ou à l'avenir.»

«Ne perdons pas de vue la raison pour laquelle Edward Snowden a été obligé de demander l'asile à la Russie. Quand il a révélé l'étendue des activités du gouvernement américain, son passeport a été annulé et il a été qualifié de criminel. La liberté d'expression, qui est un droit humain fondamental, protège le fait de pouvoir révéler des éléments crédibles attestant qu'un gouvernement se livre à des activités illégales. Et il se trouve qu'au titre du droit international et du quatrième amendement de la Constitution des États-Unis, les actions du gouvernement sont illégales», a affirmé Widney Brown.

En ce qui concerne l'asile temporaire accordé à Edward Snowden, Amnesty International est préoccupée par le fait que cet homme s'est vu enjoindre de ne plus rendre publiques d'informations pouvant causer du tort aux États-Unis. «Toute personne a le droit de demander l'asile. Ce droit ne peut pas dépendre d'une promesse de ne pas s'exprimer publiquement ou de ne pas révéler d'informations portant sur un sujet d'intérêt public», a conclu Widney Brown.