Bien que 156 Etats ont ratifié la Convention, d’autres ont encore recours à la torture et entravent les efforts visant à prévenir et empêcher cette pratique. «Il est scandaleux que la torture soit encore monnaie courante dans de nombreux Etats. Trop de gouvernements n’assument pas leur responsabilité et font obstacle à ceux qui tentent de l'empêcher», a déclaré Salil Shetty, Secrétaire général d'Amnesty International.
Manque de coopération
Lorsque la Convention des Nations Unies contre la torture a été adoptée il y a trois décennies, elle prévoyait la création d’un Comité contre la torture, chargé de veiller au respect de la convention par les Etats. Tous les quatre ans, ces derniers doivent fournir au comité des informations sur les mesures qu'ils ont prises pour mettre en œuvre la convention. Vingt-sept Etats ne l’ont pas fait et quarante-quatre ont du retard dans ce processus.
De même, seuls septante-six Etats ont ratifié un traité essentiel connu sous le nom de Protocole facultatif à la convention, en vertu duquel les observateurs nationaux et de l’ONU peuvent visiter les lieux de détention. Le mois dernier, l'Azerbaïdjan, signataire du protocole, a empêché la visite d’observateurs indépendants.
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants a également rencontré des difficultés à obtenir l’accès à certains pays. L’Ouzbékistan, où la torture est généralisée et systématique, a ignoré ses demandes de visite répétées. En 2014, la Thaïlande et le Bahreïn ont reporté deux visites prévues. Le Rapporteur spécial a aussi dû décliner une invitation faite par les USA de visiter le centre de détention de Guantánamo Bay, après qu'il s’est vu imposer des restrictions d’accéder à certaines zones ou à parler aux détenus en privé.
La campagne d'Amnesty International
Amnesty International se bat pour éradiquer la torture depuis plus de cinquante ans. Elle a lancé une campagne mondiale en 2014, appelant les gouvernements à mettre en œuvre des garanties efficaces contre cette pratique. Ces garanties comprennent l'accès rapide pour les détenus à un avocat, à leur familles et aux tribunaux, ainsi que la présence d’observateurs lors des interrogatoires, des contrôles indépendants de tous les lieux de détention, des enquêtes indépendantes et efficaces sur les allégations de torture, la poursuite des suspects et des indemnisations adéquates pour les victimes.
Communiqué de presse publié le 9 décembre 2014, Londres-Genève.
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