Torture Solidarité envers les victimes de torture aux quatres coins du monde

 18 juin 2015
Le 26 juin, Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, des membres et des sympathisants d’Amnesty International organisent des actions dans plus de cinquante-cinq pays en signe de solidarité avec les milliers de personnes qui subissent des actes de torture de par le monde. Ils se mobilisent en organisant notamment des courses contre la torture, du théâtre de rue et des manifestations. A Berne, une course intitulée , «Run Against Torture» est prévue.

26 juin: toutes les actions aux quatre coins du monde (avec liens).

Dans le cadre de la campagne Stop Torture, Amnesty International demande une plus grande protection contre la torture grâce à un large éventail de mesures – telles que les contrôles indépendants des centres de détention, la possibilité de consulter rapidement un avocat et de comparaître devant les tribunaux, et des enquêtes indépendantes sur les allégations de torture – en vue d’éradiquer complètement cette pratique. Elle a publié des rapports sur la torture dans cinq pays : le Mexique, le Maroc, le Nigeria, les Philippines et l’Ouzbékistan.

Parmi les cas mis en lumière par Amnesty International, figurent notamment :

  • Yecenia Armenta, Mexicaine mère de deux enfants, est accusée d'avoir assassiné son époux. L’accusation a fondé son inculpation sur des «aveux» qu’elle a signés au terme de quinze heures de torture aux mains des policiers.
  • Wafae Charaf et Oussama Housne, militants marocains incarcérés pour diffamation et «fausse dénonciation», après avoir affirmé qu’ils avaient été torturés.
  • Mouhammad Bekjanov, journaliste ouzbek incarcéré depuis 1999 après avoir été déclaré coupable sur la base d’«aveux» extorqués sous la torture – coups, asphyxie et décharges électriques notamment.




    Une campagne mondiale visant à mettre fin à la torture

    Depuis son lancement en 2014, la campagne mondiale d’Amnesty International Stop Torture mobilise des millions de personnes au travers d’actions directes, qui s’appuient sur diverses stratégies et activités ciblant cinq gouvernements spécifiques.

    Deux millions: nombre de fois où des citoyens ont agi dans le cadre de la campagne Stop Torture depuis mai 2014, en écrivant des lettres ou en participant à des manifestations notamment.

    340 000: nombre de personnes ayant signé une pétition remise au bureau du procureur général mexicain, pour demander qu’une enquête approfondie soit ouverte sur le cas de Claudia Medina, torturée par des fusiliers marins qui voulaient la forcer à incriminer d'autres personnes et à s'accuser elle-même d'infractions en relation avec les stupéfiants.

    300 000: nombre de personnes ayant signé une pétition demandant la libération d’Alfreda Disbarro, mère célibataire torturée par des policiers aux Philippines après avoir été accusée de vente de stupéfiants, accusation qu’elle nie. Elle a reçu un si grand nombre de lettres de soutien du monde entier que les gardiens de la prison se sont plaints de ne rien faire d’autre que de scanner ses courriers.

    200 000: nombre de signatures de pétitions remises aux ambassades d’Ouzbékistan de douze villes européennes en octobre 2014, pour demander au gouvernement de libérer la prisonnière d’opinion Dilorom Abdoukadirova. Dilorom a été arrêtée de manière arbitraire et soumise à des actes de torture en détention provisoire, alors qu’elle était rentrée d’exil pour retrouver sa famille.

    Un panneau géant installé dans le centre de Manille appelant les habitants des Philippines à agir contre les tortures policières en décembre 2014. Cette publicité a été financée par les membres et sympathisants d’Amnesty International et a également été publiée dans des magazines.


    La lutte contre la torture progresse

    Il est possible de mettre fin à la torture. Dans les pays qui mettent en place des garanties, on constate une baisse considérable du nombre de cas et de plaintes. La campagne Stop Torture d'Amnesty International recense des mesures concrètes prises en vue de protéger les droits humains :

    21 mai 2014 – Les autorités marocaines rouvrent leur enquête sur les actes de torture infligés à Ali Aarrass et ordonnent un nouvel examen médical, répondant ainsi aux appels du Comité de l’ONU contre la torture et d’Amnesty International. Cet examen effectué en novembre 2014 a duré plusieurs jours, en l’absence d’un observateur indépendant. Ali Aarrass et ses avocats n’ont pas encore pu consulter le nouveau rapport médical.

    15 octobre 2014 – Le Mexique libère sans inculpation Ángel Amilcar Colón, Hondurien victime de torture et prisonnier d’opinion, maintenu pendant plus de cinq ans en détention dans l'attente de son procès. 20 000 personnes ont signé des pétitions dans le cadre d’une campagne d’Amnesty International réclamant sa libération.

    10 décembre 2014 – La police nigériane publie un Guide pratique sur les droits humains établissant les règles que doivent respecter les policiers. Amnesty International fait campagne depuis 2008 pour que des lignes directrices claires soient données aux policiers quant au respect des droits humains.

    29 mai 2014 –­ Le ministère de la Justice et des Libertés du Maroc enjoint aux procureurs et aux juges d’ordonner des examens médicaux en cas d’allégations de torture et de mauvais traitements. Amnesty International déplore l’inaction générale des tribunaux face à des signes de torture, malgré les garanties existantes.

    4 décembre 2014 – Aux Philippines, en se fondant sur le rapport d’Amnesty International concernant la torture dans le pays, une résolution du Sénat ordonne la tenue d’une enquête. Cette enquête a eu lieu le 14 janvier 2015.

    3 juin 2015 – L’Assemblée nationale du Nigeria adopte un nouveau projet de loi qui érige en infraction la torture, comme le demandait Amnesty International dans un rapport. Ce texte doit désormais être signé par le président Muhammadu Buhari, nouvellement élu.

    3 juin 2015 – Le Nigeria remet en liberté Moses Akatugba, Nigérian torturé et condamné à mort sur la base d’« aveux » obtenus sous la torture pour le vol armé de trois téléphones portables – un crime qu’il a toujours nié. Plus de huit cent mille sympathisants d’Amnesty International ont adressé des lettres et des pétitions au gouverneur de l’État du Delta Emmanuel Uduaghan, pour lui demander de commuer la condamnation à mort de Moses Akatugba. Dans le cadre de l’une des dernières mesures prises avant de quitter ses fonctions, le gouverneur a gracié Moses le 28 mai 2015.