Guantánamo Quatre ans après, la torture continue

Cette année, le 11 janvier 2006 marque le quatrième anniversaire des premiers transferts de détenus à la prison américaine de Guantánamo, à Cuba. Quatre ans après, Amnesty International continue de recevoir des témoignages de détenus faisant état de mauvais traitements.

Des prisonniers en combinaison orange dans le camp de Guantánamo. © US DoD

En ce jour marquant le quatrième anniversaire des premiers transferts de détenus à Guantánamo Bay, à Cuba, Amnesty International a rendu publics de nouveaux témoignages de torture et de mauvais traitements à l’encontre de prisonniers du centre de détention américain, ainsi que de nouvelles informations sur le cas d’autres détenus.


Parmi les témoignages se trouve celui d’un des premiers détenus transférés à Guantánamo : Jumah al Dossari, Bahreïnite âgé de trente-deux ans, conduit à la base navale américaine en janvier 2002 après avoir été détenu par les forces américaines sur la base aérienne de Kandahar, en Afghanistan. Le témoignage de Jumah al Dossari, corroboré par plusieurs personnes ayant été libérées de Guantánamo depuis lors, contient plusieurs allégations de tortures morales et physiques et de mauvais traitements infligés par du personnel des États-Unis à lui et à d’autres détenus, en Afghanistan et à Guantánamo. «Les pires jours de ma détention étaient ponctués de privations, d’actes d’humiliation, d’oppression et de souffrance mentale», a-t-il raconté dans un long témoignage transmis à Amnesty International. Il a également dit: «Je n’étais autorisé à parler qu’aux trois personnes chargées de me torturer.»


Amnesty International a également révélé d’autres informations sur le cas du journaliste d’Al Jazira Sami al Hajj, transféré à Guantánamo en juin 2002 après avoir été détenu à Bagram et Kandahar, et sur le cas d’Abdulsalam al Hela, homme d’affaires yéménite, transféré et détenu au secret avant d’être conduit à Guantánamo.


Aujourd’hui, des milliers de membres d’Amnesty International de plus de 38 pays vont demander au président Bush et au ministre de la justice Gonzales de faire en sorte que tous les détenus de Guantánamo soient jugés équitablement et que toutes les informations faisant état de torture et de mauvais traitements dans ce centre de détention fassent l’objet d’une enquête.


Pour Amnesty International, il n’y a pas de mesure intermédiaire en ce qui concerne Guantánamo. Le centre de détention doit être fermé et une enquête doit être immédiatement menée sur les nombreuses informations faisant état d’actes de torture et de mauvais traitements depuis 2002.

Vous pouvez consulter le texte complet du cas de Jumah al Dossari en français sur le site de l’organisation : États-Unis. Qui sont les détenus de Guantánamo ?

Cas n° 11 : Jumah al Dossari, citoyen bahreïnite (AMR 51/129/2005).


D’autres entretiens avec d’anciens détenus de Guantánamo et des proches de personnes actuellement détenues sur la base navale américaine sont disponibles sur http://news.amnesty.org/pages/usa-news-eng, ainsi qu’une brochure « Cruels. Inhumains. Et toujours dégradants. Non à la torture et aux mauvais traitements dans la guerre contre le terrorisme » qui peut être commandée au 031/307 22 22.

Communiqué de presse publié le 11 janvier 2006, Londres / Lausanne.
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