Le plan d’action d’Amnesty International consiste en 13 recommandations visant à mettre un terme aux détentions illégales dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme» sans mettre pour autant en péril la capacité du gouvernement à combattre le terrorisme; le plan répond à la demande des autorités en proposant un certain nombre de suggestions pratiques pour arriver à la fermeture de Guantánamo.
«Guantánamo est une anomalie qui doit immédiatement être corrigée et la seule façon de le faire, c’est de fermer le centre», a déclaré Irene Khan, secrétaire générale d’Amnesty International.
Des solutions légales doivent être trouvées
Le plan d’action –signé par des députés du Royaume-Uni, d’Israël et du Japon, entre autres pays– demande le rétablissement de l’habeas corpus (procédure permettant la comparution immédiate d’un détenu devant une autorité judiciaire, afin de contester la légalité de la détention, et de permettre ainsi une éventuelle remise en liberté) et la fin des détentions secrètes; il demande également que tous les détenus soient inculpés et jugés par des tribunaux indépendants et impartiaux ou remis en liberté. Le plan insiste sur le fait que des solutions légales et présentant toutes les garanties de sûreté doivent être trouvées pour ceux qui seront libérés.
Les droits fondamentaux doivent être respectés
«Les pratiques illégales adoptées par le gouvernement des États-Unis dans sa «guerre contre le terrorisme» - dont Guantánamo et le programme de détentions secrètes de la CIA sont un exemple –ont mis en avant l’idée dangereuse selon laquelle les droits fondamentaux des personnes peuvent être mis entre parenthèses au nom de la sécurité nationale», a déclaré Irene Khan.
Des complicités dans le monde entier
L’approche adoptée par les États-Unis en ce qui concerne les détentions a eu un effet négatif sur la règle du droit et le respect des droits humains. Du Pakistan à l’Afrique orientale et à l’Europe, d’autres gouvernements se sont faits complices des illégalités commises ou ont eux-mêmes adopté des pratiques illégales similaires. Par exemple, la récente réapparition de personnes auparavant considérées comme disparues au Pakistan a une nouvelle fois mis en lumière cette atteinte particulière aux droits humains dans ce pays.
Amnesty International connaît l’existence d’au moins 38 personnes que l’on pensait jusqu’ici en détention secrète aux mains de la CIA et dont le sort reste inconnu. Le programme de détention et de «restitution» de la CIA n’aurait pu fonctionner sans la coopération d’autres gouvernements. D’autres gouvernements ont également été complices dans les détentions de Guantánamo.
Des injustices qui menacent la sécurité
«Les détentions secrètes et arbitraires bafouent les principes fondamentaux de respect des droits humains. De telles injustices n’ont pas leur place au XXIème siècle –le fait qu’elles continuent d’être perpétrées nourrit le ressentiment et menace la sécurité au lieu de la promouvoir–, a déclaré Irene Khan.
Amnesty International appelle les États-Unis à prêter enfin attention aux députés et autres personnes à travers le monde qui appellent à un réel changement. Dans le même temps, tous les gouvernements doivent aussi veiller à remplir leurs obligations internationales en matière de droits humains dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.