«Quel sorte de déclaration demandez-vous? Voulez-vous que je fasse une déclaration sur mon temps en prison et de quelle manière cela a été une injustice? Souhaitez-vous une déclaration au sujet des actes de torture? Voulez-vous que je fasse une déclaration sur mon temps ici?» (Mohammed Jawad, Guantánamo, 6 décembre 2005).
La justice des mineurs devrait avant tout être basée sur la réhabilitation et non sur la punition. Les Etats-Unis n’ont pas écouté l’appel de juin 2008 du Comité des droits de l’enfant des Nations unies qui leur demande de ne pas juger les détenus arrêtés lorsqu’ils étaient mineurs devant une commission militaire.
Détenus avec les adultes et soumis à des mauvais traitements
L’administration américaine n’a d’ailleurs pas montré davantage d’intérêt pour les droits des mineurs concernant leurs conditions de détention à Guantánamo. Omar Khadr a été maintenu en détention pendant plusieurs années au sein du Camp V, conçu sur le modèle des centres de détention de très haute sécurité. Le régime d’isolement complet y prévaut.
Les détenus mineurs n’étaient pas séparés des adultes et ont subi des mauvais traitements comme la privation de sommeil, le placement en isolement et le transfert très fréquent de cellules. Entre le 7 et le 20 mai 2004, Mohammed Jawad a ainsi été changé 112 fois de cellules, ce qui signifie en moyenne un changement toutes les deux heures et 50 minutes jour et nuit.
Une vidéo datant de 2003 et diffusée le 15 juillet 2008 montre Omar Khadr, alors qu’il n’avait que 16 ans, interrogé par des agents canadiens à Guantánamo. Il demande de l’aide, pleure et montre ses blessures. On peut constater qu’il ne bénéficie d’aucune forme d’assistance judiciaire. Selon ses dires, il aurait été soumis, dès son arrivée à Guantánamo, à toute une série de mauvais traitement et de torture. Il aurait également été menacé de transfert vers d’autres pays afin qu’il y soit torturé.