États-Unis à l'aube des élections Une décennie d‘infamie

Une des plus grosses promesses du président Obama était la fermeture du centre de détention de Guantánamo. Quatre années plus tard, le camp illégal est toujours en service.

Deux jours après sa prise de fonction, le 22 janvier 2009, le président Obama promit de fermer le centre de détention situé à la baie de Guantánamo en l’espace d’une année. Il affirmait alors que la fermeture servirait autant aux intérêts de la politique de sécurité des États-Unis qu’aux «intérêts de la justice».

Aujourd’hui, il y a toujours plus de 150 détenus à Guantánamo. Le pays qui a réussi à envoyer la première personne sur la lune ne semble apparemment pas à même de fermer une prison qui avait été décrite par le président des États-Unis comme portant  sérieusement atteinte au pays.

Torture, mauvais traitement, détention illégale

La grande majorité des détenus de Guantánamo sont incarcérés sans chef d’accusation ni jugement, certains d’entre eux sont détenus depuis déjà plus de dix ans. Beaucoup de prisonniers déclarent qu’ils ont été torturés et maltraités durant leur détention.

Les coupables de ces violations de droits humains n’ont jusqu’à présent jamais été mis face à leurs responsabilités. Le gouvernement des États-Unis a bloqué tous les tentatives des détenus pour exiger des réparations pour le tort qu’il ont subi.

Seul un prisonnier a été amené aux États-Unis afin d’être jugé au tribunal fédéral. Pour quelques autres, le procès a été mené par un tribunal militaire déloyal.

Le suicide du détenu yéménite Adnan Farhan Abdul Latif en septembre 2012 nous rappelle la cruauté de ce régime de détention qui permet une détention illimitée et illégale. Adnan Farhan Abdul Latif était déjà incarcéré depuis plus de dix ans sans aucun chef d’accusation ni jugement.

Les exigences d‘Amnesty

Le gouvernement des États-Unis doit enfin reconnaître que le régime de détention de Guantánamo n’est pas compatible avec les principes et les règles internationales relatifs aux droits humains. Il doit prend des mesures urgentes afin de corriger le torts causés durant les dix dernières années.

  • Les détenus de Guantánamo doivent soit être jugés et accusés dans un procès équitable, soit être remis en liberté et être accueillis par des pays qui respecteront leurs droits humains. Depuis 2001, la justice des États-Unis a déjà démontré dans plus de 400 cas que des personnes soupçonnées de terrorisme peuvent être jugées devant un tribunal sans pour autant mettre en danger la sécurité publique.
  • Étant donné que les tribunaux militaires des États-Unis ne répondent pas aux normes internationales pour des procès équitables, ces procès contre les détenus de Guantánamo doivent cesser. Exiger la peine de mort lors de ces procès est particulièrement problématique car la protection juridique accordée aux accusés ne répond ni aux normes internationales, ni à celles de la justice des États-Unis.
  • Les membres du gouvernement des États-Unis qui sont coupables de violations de droits humains, telles que de torture ou de disparitions de détenus, doivent être jugés pour leurs crimes. Les victimes de ces violations de droits humains ont droit à des dédommagements et des réparations.
  • Les États-Unis doivent accepter la validité des principes internationaux sur les droits humains et respecter ceux-ci dans leur lutte contre le terrorisme, que ce soit à Guantánamo, au centre de détention de Bagram en Afghanistan ou ailleurs.

Faits et chiffres sur Guantánamo
Dossier sur Guantánamo

1er novembre 2012