Alors que la Bulgarie est plutôt perçue, depuis la Suisse, comme un pays d’où les migrant-e-s arrivent, en fait, il s’agit d’une terre d’accueil et de transit importante pour les réfugié-e-s.
Malgré le passé international de la Bulgarie, les nombreux réfugié-e-s venant du Moyen- Orient, d’Afrique du Nord ou de pays des Balkans occidentaux, n’y sont pas accueillis les bras ouverts. Au contraire, ils sont reçus avec méfiance, rejetés ou même physiquement maltraités. Les périls auxquels ces personnes s’exposent en vue d’arriver en Europe sont, entre autres, immortalisés par le travail du journaliste et photographe Giorgos Moutafis, dont nous avons vu l’exposition choquante et émouvante. Les émotions de cette exposition – solitude, angoisse et l’espoir d’une vie meilleure – ont transcendé lors de toute la durée du camp, aussi grâce aux témoignages de certains participants et d’anciens réfugiés. Une certaine colère vis-à-vis de la situation actuelle a germé dans le cœur de beaucoup de participant-e-s durant ces premiers jours très chargés émotionnellement. Le besoin de changer les choses se faisait sentir et a pu être canalisé dans la deuxième partie de camp : la mise en œuvre d’une action. Après deux jours de discussions et de planification, nous avons mis en place deux actions qui s’avérèrent être un succès.
Malgré une thématique exigeante et un peu triste, ce camp fut aussi l’occasion d’avoir des discussions passionnantes et de beaux moments d’échange. Nous n’avons pas seulement pleuré ensemble, nous avons aussi ri et dansé – ce qui, je l’espère, a aussi fondé les bases d’amitiés durables. Cette semaine a, en tous cas, renforcé en chacun de nous l’envie et la motivation d’agir ensemble pour une politique d’asile et de migration plus juste et plus humaine.
*Patrick, groupe jeunes Thun et Berne; Réka, groupe jeunes Zurich; Chantal, groupe Bienne et l'auteure Flurina, groupe universitaire Fribourg