Nous avions eu la chance de pouvoir participer à une rencontre internationale au Maroc, le «Annual Youth Camp» fin du mois septembre 2016. Le Camp malheureusement a été annulé, dû au fait que le gouvernement marocain a strictement interdit à tout association/organisation la tenue d’évènements en raison des élections présidentielles. Mais nous avons quand même eu la chance d’être accueillis par les activist·e·s jeunes d’Amnesty pour un échange intense. L’accueil ne pouvait être plus chaleureux et nous nous sommes tout de suite sentis à l’aise dans ce nouvel environnement.
Nous nous attendions à un pays conservateur où la religion et les traditions sont omniscientes. La surprise ne s’est pas fait attendre. Même si certains citoyen¬·ne·s marocain·e·s sont très proches de leur croyance, nous avons découvert un Islam modéré, différent de l’image colportée par certains médias occidentaux. Nous concédons que les membres jeunes d’Amnesty Maroc sont déjà par leur nature plus ouvert·e·s et modéré·e·s. Mais nous avons pu constater qu’une population avec des mœurs conservatrices se mêlait parfaitement à une jeune génération beaucoup plus libérale, et qui cherche à s’émanciper. Par contre, il est vrai qu’il y a malheureusement un fossé entre les villes et la campagne. De ce fait, il faut nuancer ces propos car il ne s’applique pas à tout un chacun.
Mme Fadoua El Bouamraoui, coordinatrice jeunesse d’AI Maroc, nous a intégrée à son groupe et nous a permis de partager des expériences fortes avec des étudiant·e·s, des membres d’autres groupes et des animateurs et animatrices. Nous avons participé à des activités variées : conférences, workshops, pièce de théâtre, visites de Rabat, Casablanca, Irfan et son université, ainsi que Kénitra, et j’en passe.
Grâce à notre séjour nous avons pu nous rendre compte de la situation des droits humains au Maroc. Les violations des droits des femmes, ainsi que des LGBT ou la restriction de libertés fondamentales telle la liberté d’expression sont patentes. Nous avons découvert une réalité à laquelle nous sommes rarement confronté·e·s en Suisse.
Au Maroc, les défenseurs et défenseuses des droits humains ne sont pas très nombreux. Amnesty Maroc compte seulement 40'000 membres et sympathisant·e·s pour une population d’un peu moins de 34 millions de personnes. Par comparaison, Amnesty Suisse a 47'000 membres et 80'000 donateurs et donatrices pour une population 4 fois moins nombreuse. Le but de la section marocaine est d’informer les citoyen·ne·s de leurs droits et de communiquer avec le gouvernement.
Le thème central de notre rencontre était la liberté d’expression et ses limites. Au Maroc, une personne critiquant publiquement son roi ou protestant contre la discrimination des LGBT ou contre certaines interprétations de la religion, par exemple, risque de lourdes peines de prison. Nous avons donc entrepris des ateliers pour discuter des moyens pour améliorer la situation.
Nous remercions les personnes qui nous ont données la possibilité d’effectuer ce séjour enrichissant.
Par Schoschanah, du groupe de l’Uni Berne et Ludovic, du groupe de l’Uni Fribourg.

AI YOUTH Rencontre International Impressions d’un séjour au Maroc
19. Octobre 2016
Ludo et Schoschanah racontent leur intensive rencontre avec les jeunes militants du Maroc.