Décembre est toujours un mois important pour les droits humains. Comme chaque année, des milliers de personnes se mobilisent pour le Marathon des Lettres. Cette année, Amnesty propose un Marathon version « 2.0 », avec la plateforme « amnesty.ch/imhere » où les gens peuvent utiliser leur visage pour aider à la libération de Mahadine. A Zürich, autour du 10 décembre, il y a le Human Rights Film Festival, et nous avons eu l’occasion de le lier avec le Youth Camp.
Pour plus de détails, tu trouves si dessous un article complet rédigé par Rami, participant au week-end:
J'ai récemment participé à l’I’m Here AMNESTY YOUTH Camp, un weekend organisé par Amnesty autour de la thématique des droits humains. Cette année, il avait lieu dans la ville de Zürich. Quand on m'a proposé d'y participer, j'étais d'abord un peu hésitant. Mais la perspective de passer un weekend à Zürich avec d'autres jeunes préoccupé·es par les droits humains m'a poussé à sortir de ma zone de confort.
Ce premier AMNESTY YOUTH Camp fut une expérience unique, que je recommande à tout jeune s'intéressant de près ou de loin aux droits humains. Rami, participant du Youth Camp
En arrivant à Zürich depuis Genève, je rencontre quelques jeunes Suisses allemands avec lesquels nous nous rendons à notre point de rendez-vous, à l'Université de Zürich. Nous sommes près d'une trentaine de jeunes, répartis plutôt équitablement entre Romands et Alémaniques.
Romain Geiser, responsable du travail jeunesse, nous explique la campagne actuelle d'Amnesty International pour la libération de plusieurs activistes dans le monde, et spécialement la campagne suisse "I'm Here" afin d'obtenir la libération de Mahadine, blogueur tchadien emprisonné pour avoir eu le malheur de critiquer la corruption dans son pays. Cette campagne consiste à motiver les gens à prendre des selfies avec un filtre Amnesty pour ensuite envoyer une mosaïque de toutes le photos au gouvernement tchadien mais également à Mahadine afin de lui montrer notre soutien.
Il nous explique également le programme du soir, qui est la diffusion du film "Tickling Giants" qui retrace le parcours de l'humoriste égyptien Bassem Youssef, et la présence de ce dernier pour une discussion à la fin du film.
Bassem Youssef s'est fait connaître pendant la révolution égyptienne en 2011. Sa popularité est telle que son émission satirique "Le Programme" est regardée par près de 30 millions d'Egyptien·ne·s. Mais après l'arrivée du Général Sissi au pouvoir en Egypte à la suite d'un coup d'ِÉtat, Bassem Youssef est contraint à mettre un terme à son émission et à s'exiler aux États-Unis.
Le programme de l'après-midi consiste donc en une auto-formation sur la situation des droits humains en Egypte d'une part, et sur le parcours de vie de Bassem Youssef d'autre part. Nous formons deux groupes et présentons chacun un résumé de ces problématiques. Ce moment nous permet non seulement de créer des liens avec les autres jeunes, mais également de se rendre compte à quel point le combat pour les droits humains est essentiel et actuel.
Nous nous rendons ensuite en début de soirée dans le cinéma, et faisons faire quelques selfies à plusieurs personnes avant le début de la séance. Vient le moment du film. La salle est grande et presque pleine. Le film documentaire est très émouvant, surtout pour moi qui ai suivi de très près le printemps arabe et eu beaucoup d'espoir. Voir un pays en voie de démocratisation retomber dans la dictature et la censure est toujours très pénible à observer. Bassem Youssef vient ensuite pour un débat à la fin du film. Son engagement pour la liberté d'expression est impressionnant, même s'il semble peu optimiste quant à une amélioration de la situation en Egypte à court terme.
Le lendemain, on nous explique enfin à quoi vont servir les biscuits jaunes que nous avons dû préparer pour le weekend. Nous sortons dans la ville de Zürich et tentons de prendre le plus de selfies possibles pour Mahadine. Mais quoi de mieux pour convaincre les passant·e·s de participer à la campagne d'Amnesty que de leur offrir des biscuits jaunes! Nous nous séparons en plusieurs groupes et nous mettons au travail malgré la neige. Nous nous rendons finalement à l'Helvetiaplatz de Zürich, pour la dernière activité de la journée: le lâcher de ballons. Nous écrivons chacun quelques mots sur des lettres accrochées à des ballons. Nous nous mettons ensuite en cercle et admirons ces ballons de la liberté s'envoler dans le ciel helvétique.
Rami, militant du groupe Hautes écoles Genève