Ce glossaire reprend des termes fréquemment utilisé dans le cadre de l’application du langage inclusif d’Amnesty Suisse. Il n’est pas exhaustif mais dynamique. Des ajouts et adaptations sont possibles à tout moment. Toute suggestion est bienvenue!
À noter que la liberté d'autodétermination d'une personne prime toujours sur le langage inclusif tel que proposé par Amnesty Suisse.
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âgisme
L’âgisme est le fait d’avoir des préjugés ou un comportement discriminatoire envers des personnes ou des groupes en raison de leur âge.
ALLIÉ∙E∙X·S
Personne qui ne s’identifie pas ouvertement comme porteur d’une cause mais qui est reconnue par les membres des communautés en question comme défenseur∙se de leurs droits.
Par exemple les personnes qui ne sont pas LGBTQIA+, mais qui soutiennent l’égalité de touxtes et qui sont reconnues comme défenseur∙se·x·s des droits LGBTQIA+.
Note : Le terme est applicable dans le cadre d’autres groupes marginalisés.
Antiracisme
L'antiracisme est un effort actif et conscient pour lutter contre les aspects multidimensionnels du racisme, incluant les opinions, les actions, les mouvements et les politiques mises en place, adoptées, ou développées pour lutter et s'opposer à toutes formes de racisme et de discrimination.
APPRORIATION CULTURELLE
On parle d’appropriation culturelle lorsqu’une personne ou une entreprise adopte et profite des codes culturels ou spirituels d’une culture à laquelle elle n’appartient pas, et ce sans créditer intellectuellement ou financièrement les personnes dont ces codes sont traditionnellement l’héritage culturel. La notion de profit est à comprendre ici en terme de gain de popularité et/ou de gain financier. Ces gestes sont particulièrement nuisibles lorsque la culture faisant l’objet de l’appropriation est celle d’un groupe marginalisé et/ou historiquement opprimé.
Exemple : En 2018, Kim Kardashian postait sur son site un tutoriel payant pour réaliser des tresses africaines qu’elle prétend avoir inventées et les rebaptise KK Braids.
B
Binarité de genre
(Dubuc, 2017 : 10)
La binarité des genres résulte des constructions sociales binaires (homme-femme) qui limitent l’identité de genre à deux sexes auxquels sont associés des stéréotypes de genre dits masculin ou féminin.
Blanchité
La blanchité désigne l’hégémonie sociale, culturelle et politique qui privilégie les personnes perçues comme blanches au détriment des personnes racisées. Ainsi, le concept de blanchité fait ressortir qu’être « Blanc∙he·x » est une construction sociale, comme être « Noir∙e·x » ou « Arabe ».
C
Cisgenre
Adjectif qui désigne une personne dont l’identité de genre est en adéquation avec le sexe assigné à la naissance.
CISNORMATIVITÉ
Présomption qu’être cisgenre est la norme valide et que le cadre de la binarité des sexes doit servir de référence pour la détermination de ce qui est normal (valide ou non).
CISIDENTITÉ
La cisidentité désigne l'identité de genre d'une personne cisgenre, c'est-à-dire une personne qui se sent bien dans la catégorie de sexe qui lui a été assignée à la naissance.
Colorblindness / daltonisme racial
Phénomène désignant la croyance selon laquelle l'appartenance à un groupe racial ne doit pas être prise en compte, ni même être remarquée.
Lorsqu’on dit qu’on ne voit pas la race et qu’on refuse de reconnaître la couleur, l’origine ou la culture des individus qui nous entoure, on refuse, intentionnellement ou non, de reconnaître le racisme et la discrimination que ces personnes peuvent vivre.
Colorisme
À la différence du racisme, même s'il en est issu, le colorisme est une discrimination basée uniquement sur le teint de la peau. Plus la peau d’un individu est claire, plus ce dernier est valorisé. Selon le psychiatre Frantz Fanon, le colorisme peut être considéré comme une recherche de ressemblance au colonisateur.
Contrairement au racisme, cette discrimination se manifeste principalement entre les membres d’une même communauté, bien qu’elle ne leur soit pas exclusive.
Cependant, On retrouve également du colorisme chez les personnes blanches, par exemple les producteur·rice·x·s de cinéma blanc·he·x·s qui préfèrent systématiquement engager des actrice·x·s noire·x·s à la peau claire plutôt que des femme·x·s noire·x·s à la peau foncée
D
DISCRIMINATION
Traitement inégal et différentiel d’un groupe ou d’une collectivité en fonction d’un ensemble de traits réels ou imaginaires, socialement construits comme “marques négatives” ou “stigmates”. Ces traits peuvent être basés sur des caractéristiques personnelles biologiques immuables comme la couleur de peau, le sexe, l’origine, les limitations physiques, l’orientation sexuelle et l’âge, ou encore sur des caractéristiques identitaires socialement construites comme le genre ou la religion.
E
ETHNIE
Traditionnellement, une ethnie ou un groupe ethnique désigne une population ayant en commun une ascendance, une histoire, une culture, une langue, un mode de vie, et bien souvent plusieurs de ces éléments à la fois. A noter que ce mot reste fortement connoté par ses origines coloniales, comme le soulève l’anthropologue et ethnologue Jean-Loup Amselle : « Ethnie est une forme atténuée de race, et à vrai dire ces deux mots ont des origines communes dans leur acception actuelle, ils proviennent du colonialisme du XIXe siècle et de l’anthropologie physique, selon laquelle les caractères physiques des groupes déterminent leurs pratiques. » (Encyclopédie Universalis). Ainsi, le recours aux termes d'ethnie ou de tribu établit une distance et une hiérarchisation entre le familier et l’ « étranger »/l’« exotique », entre le « civilisé » et le « non-civilisé ». En somme, il vaut mieux privilégier les termes « peuple », « population » ou « nation », à « ethnie » ou « tribu ».
Exemple : encore aujourd’hui, les médias et les études parlent souvent d’"ethnie" zoulou et de "nation" française ou de "peuple" ukrainien.
ETUDES GENRE
Un champ d’études interdisciplinaire.
Les études genre s'intéressent à la manière dont le genre se superpose au sexe (biologique). C'est-à-dire comment ladite différence des sexes justifie les inégalités entre femmes et hommes. Elles s'intéressent à la construction du masculin et du féminin, par exemple à la socialisation des enfants, pour voir comment ces frontières peuvent être dépassées pour que les femmes et les hommes soient des êtres humains égaux.
F
Féminisme
Ensemble de mouvement statuant l’égalité des genres.
Fait référence à des mouvements et des théories dont, dans les deux cas, l'objectif premier a toujours été et reste de transformer le monde. Initialement les féminismes ont surtout lutté contre les discriminations vécues pas les femmes.
FÉTICHISATION RACIALE
La fétichisation raciale désigne le fait d’érotiser et d’exotiser une personne sur la base de son origine, de sa culture ou de ses caractéristiques phénotypiques (couleur de peau, etc.). La fétichisation raciale prend racine dans le colonialisme et perdure encore aujourd’hui au travers de tout un imaginaire néocolonial qui réduit les personnes racisées à des objets de désir exotisés.
Exemple : Une forme de fétichisation raciale communément subie par les femmes asiatiques consiste à les réduire à des femmes « très minces, soumises et sexuellement disponibles. » Les hommes noirs sont quant à eux souvent fétichisés pour leurs organes génitaux supposés « hors-normes » et pour leur libido.
G
GENRE
(Genre, L’essentiel pour comprendre ; 2014 : 54)
Le genre d’une personne est déterminé par le rôle social, les comportements, les activités et les attributs qu’elle adopte et qui font d’elle une personne masculine, féminine ou androgyne, selon les normes en vigueur dans une société donnée à un moment donné.
Le genre est aussi un système qui permet de catégoriser et de hiérarchiser les valeurs attachées au masculin et au féminin.
GROSSOPHOBIE
Discrimination ou stigmatisation d’une personne en raison d’un « surpoids » supposé ou d’une obésité.
H
Handicap
Le terme handicap désigne les conséquences d’un problème de santé congénital ou acquis sur la vie de tous les jours de la personne concernée. Ce terme s’applique à toute personne qui, en raison d’une déficience physique ou d’un trouble fonctionnel, est limitée dans ses activités quotidiennes et dans sa participation à la vie sociale. Le handicap se définit donc par la relation entre la personne et son milieu.
HOMOPHOBIE
(Genre, L’essentiel pour comprendre ; 2014 : 34-56)
L’homophobie renvoie à l’hostilité (injure, coup, vol, railleries, harcèlement, viol, déni, invisibilisation, homophobie institutionnalisée, homophobie intériorisée) envers des personnes qui se définissent comme homosexuelles ou qui sont supposées l’être.
Le terme homophobie est critiqué car cela se réfère à la peur (phobie) du semblable (homo). La notion de phobie ne serait dès lors pas adéquate et le concept d’hétérosexisme serait plus approprié.
LGBTphobie
Forme de sexisme dans la dévalorisation et la péjoration du féminin, c’est aussi l’injonction à l’hétérosexualité comme norme absolue et le refus de la non-conformité aux normes de genre.
HETEROSEXISME
(Genre, l’essentiel pour comprendre ; 2014 : 34)
Idéologie qui part du principe que tout le monde est a priori “hétéro”. Cette matrice discriminante ne se contente pas seulement de hiérarchiser les sexualités - valorisation de l’hétérosexualité au détriment de toute autre forme de sexualité - mais va instaurer également une hiérarchisation entre les sexes et plus largement entre les codes construits du masculin et du féminin.
HÉTÉRONORMATIVITÉ
Lorsque le code, la norme, prend pour référence l’hétérosexualité. Système de normes et de croyances qui renforce l’imposition de l’hétérosexualité comme seule sexualité ou mode de vie légitime.
I
INCLUSIF
Adjectif qualifiant un espace auquel tout le monde est invité à contribuer librement, en particulier celleux sont qui sont les premier∙ère∙x·s touché∙e∙x·s par le sujet en question.
Inclusion (sociale)
Considérée comme le contraire de l’exclusion sociale, l’inclusion sociale consiste à faire en sorte que chaque individu “ait les moyens de participer en tant que membre valorisé, respecté et contribuant à sa communauté et à la société... Cinq pierres angulaires ont été identifiées : la reconnaissance valorisée, les opportunités de développement humain, l'implication et l'engagement, la proximité, le bien-être matériel." (Laidlaw Foundation, Toronto, Canada).
Inclusivité
L’inclusivité défend l’idée d’inclure tout le monde dans un espace donné, notamment en promouvant, en favorisant et en défendant l’intégration des groupes minorisés.
IDENTITE DE GENRE
(Genre, l’essentiel pour comprendre ; 2014 : 39)
L’identité de genre est comprise comme faisant référence à l’expérience intime et personnelle de son genre profondément vécue par chacun∙e·x, qu’elle corresponde ou non au sexe assigné la naissance, y compris à la conscience personnelle du corps (qui peut impliquer, si consentie librement, une modification de l’apparence ou des fonctions corporelles par des moyens médicaux, chirurgicaux ou autres) et d’autres expressions du genre, y compris l’habillement, le discours et les manières de se conduire.
Intersectionnalité
L'intersectionnalité est un outil conçu pour analyser la façon dont les différentes hiérarchies sociales s’articulent et se renforcent mutuellement. L'intersectionnalité entend prendre en compte tous les aspects de l’identité d’une personne pour mieux comprendre les expériences de discriminations et d’oppressions qu’elle vit en simultané dans son quotidien. Ce terme a été conceptualisé en 1989 par Kimberlé Crenshaw, une professeure afro-américaine féministe.
Exemple : Les femmes racisées vivent une forme particulière d’oppression qui se trouve à la croisée du sexisme et du racisme, ce qui a pour conséquence que la nature des expériences discriminatoires qu’elles subissent n’est assimilable ni à celle des hommes racisés (racisme) ni à celle des femmes blanches (sexisme). Ici, la perspective intersectionnelle permet donc de mieux comprendre comment les systèmes d’oppression et de discrimination (racistes et sexistes dans ce cas) interagissent simultanément dans la vie des femmes racisées. Ainsi, il est important de relever que l’oppression des femmes racisées n’est pas une simple cumulation du racisme subi par les hommes racisés et du sexisme subi par les femmes blanches, mais relève bien d’une nature discriminatoire dirigée essentiellement envers les femmes racisées, comme la misogynoir (misogynie dirigée spécifiquement envers les femmes noires).
INTERSEXE OU INTERSEXUÉ∙E·X
Une personne intersexe ou intersexuée est une personne naissant avec des caractéristiques biologiques ou physiques qui n’entrent pas ou pas complètement dans la catégorisation binaire “mâle” ou “femelle”.
L
LGBTQIA+
L'abréviation LGBTQIA+ est destinée à représenter de manière exhaustive le genre ou l'orientation sexuelle.
L pour Lesbienne (désigne les femmes homosexuelles)
G pour Gay (désigne généralement les hommes homosexuels)
B pour Bisexuel∙le·x (désigne une personne qui se sent attirée par deux ou plusieurs genres)
T pour Trans* (désigne les personnes transidentitaires)
Q pour Queer (référence à toutes les orientations et identités sexuelles qui s’éloignent de la norme)
I pour Intersexué∙e·x (désigne une personne intersexuée, née avec des caractéristiques sexuelles ou biologiques qui n’entrent pas dans une catégorisation binaire “mâle” ou “femelle”)
A pour Asexuel∙le·x ou Aromantique (désigne les personnes qui ressentent peu ou pas d’attirance sexuelle et/ou romantique)
+ pour toutes les autres personnes qui ne s’identifie à aucune de ces lettres. Le signe + inclut tout ce qui, dans le spectre de la sexualité et du genre ne peut pas (encore) être traduit par des lettres et des mots.
M
MASCULINITES & MASCULINISME
(Genre, l’essentiel pour comprendre ; 2014 : 35-46)
Les masculinités font référence aux recherches sur les hommes et prennent comme postulat le masculin comme identité et les masculinités comme cultures. Les masculinités (études masculines) peuvent intégrer les rapports sociaux de sexe, en montrant par exemple comment se perpétuent et se renouvellent sans cesse des cultures masculines hégémoniques.
A contrario, le masculinisme est l’ensemble des faits, des écrits et des recherches sur le masculin qui sont détournés pour montrer l’effet néfaste des thèses féministes sur l’ensemble du corps social. Par exemple, il va dénoncer la nocivité des familles sans pères, et le risque d’un enseignement trop féminisé.
MÉGENRER
Aussi malgenrer
Utiliser le mauvais pronom en parlant d’une personne, par ignorance, négligence, oubli ou méchanceté.
MICRO-AGRESSIONS
(Comment devenir antiraciste ; 2020 : 72-73)
Ce concept s’est étendu depuis les années 1970 et s’appliquent aux agressions interpersonnelles contre tous les groupes marginalisés. Le psychologue Derald Wing Sue définit les micro-agressions comme de « brefs échanges quotidiens qui envoient des messages dépréciatifs[1] à certains individus à cause de leur appartenance à un groupe ».
MANSPLAINING
Aussi Mecsplication.
Explication faite par un homme à une femme sur ce qu’elle doit faire ou ne pas faire avec condescendance parce que cette dernière est une femme.
Note : Attitude rendue possible et encouragée par notre système patriarcal.
N
Non-binarité
Une personne non-binaire ne se reconnaît pas exclusivement dans « une case femme ou homme ». Cela regroupe diverses identités de genre comme : agenre, genderfluid, genderqueer, demi-girl, demi-boy, neutre, etc.
NORMES DE GENRE
(Genre, l’essentiel pour comprendre ; 2014 : 47)
Les normes de genre renvoient à toutes les formes de genre, de sexe et de sexualité répétées et/ou imposées (par des lois, des protocoles ou “une police de genre”) qui ont été construites et cristallisées autour de quatre logiques :
- L'hétérosexualité comme norme naturalisée
- Le patriarcat comme régime de légitimation des rapports de sexes
- La binarité et la hiérarchisation des genres, des sexes et des sexualités
- La fixité des identités de genre et de sexe.
P
PATRIARCAT
Système et organisation sociale dans laquelle l’autorité est détenue par les hommes impliquant une domination des autres genres.
Préjugé
Opinion ou attitude défavorable envers une ou plusieurs personnes en raison de leur appartenance à un groupe particulier. Les préjugés sont tenus par des individus sur la base des stéréotypes qui les habitent et ne sont pas fondés sur l’identité réelle des personnes opprimées.
PRIVILÈGE
Avantage ou absence de désavantage, souvent inconscient ou invisible, favorisant une personne ou un groupe dominant.
PRIVILEGE BLANC
Il s’agit des avantages invisibles et systématiques dont bénéficient les personnes perçues comme blanches, uniquement parce qu’elles sont blanches.
Q
QUEER
(Genre, l’essentiel pour comprendre ; 2014 : 64-65)
Queer est à l’origine un mot anglais qui signifie “bizarre”, “de travers”. A partir de la fin du XIXe siècle, il devient une insulte populaire désignant les personnes de la communauté LGBTQIA+. Des activistes se réapproprient ce terme au début des années 1990 pour affirmer, revendiquer voire politiser des sexualités et des genres subversifs. Ce terme devient un espace de déconstruction des “allants de soi” producteurs de hiérarchies, d’inégalités, d’invisibilités et d’empêchements.
R
RACISÉ·E·X
Une personne racisée est un individu qui subit au quotidien un processus de racisation, c’est-à-dire un mécanisme par l’intermédiaire duquel la société dite « majoritaire » ou dominante va l’associer à une « race » déterminée, ce qui a pour conséquence de rattacher cette personne à une origine et/ou une culture supposée(s) et à tous les stéréotypes qui entourent celles-ci. Ainsi, la notion de racisation reconnaît que la race est une construction sociale qui résulte non pas de la réalité biologique, mais plutôt d’un processus de catégorisation externe opéré par un groupe majoritaire. Ce terme désigne des personnes qui subissent une oppression raciale. (Inspiré du glossaire Bla*sh). La personne racisée n’est dès lors plus considérée ni traitée comme un individu, mais comme membre d’un groupe prétendument « naturel » doté de caractéristiques collectives jugées immuables.
Racisme
On entend par racisme une idéologie qui classe les personnes dans des groupes prétendument naturels appelés « races » en fonction de leur appartenance à une population, un État ou une religion, et qui établit une hiérarchie entre ces groupes pour justifier une différence de traitement. A noter que la notion de race n’a aucune pertinence biologique car les races n’existent pas dans l’espèce humaine, un constat prouvé maintes fois par l’étude de la génétique depuis les années 1970, notamment grâce à l’analyse de l’ADN chez les humains.
Racisme inversé / Racisme anti-blanc-he-x
Là où les personnes perçues comme blanches peuvent elles aussi être victimes de discriminations interpersonnelles sur la base de leur couleur de peau, il est essentiel de noter que ce traitement ne comporte pas de dimension systémique. Autrement dit, le terme de racisme « inversé » ou « anti-Blanc·he·x » n’a pas de pertinence d’un point de vue sociologique car il ne comporte aucune dimension systémique, contrairement au racisme subi par les personnes racisées.
Autrement dit, les préjugés raciaux désignant un ensemble d'attitudes discriminatoires ou négatives fondées sur des hypothèses découlant de perceptions de la « race », ceux-ci peuvent effectivement être dirigés contre les personnes blanches, à la différence que ces instances ne peuvent pas être considérées comme du racisme à proprement parler car les institutions de pouvoir (politiques, étatiques, entrepreneuriales, etc.) continuent malgré tout de favoriser largement les personnes blanches.
RACISME SYSTÉMIQUE
Le racisme systémique désigne l'ensemble de la structure sociétale qui maintient un système d’inégalités privilégiant et opprimant différents groupes « raciaux » dans une société donnée. Les termes « systémique », « structurel » ou « institutionnel » peuvent être utilisés ici car ils dénoncent l’omniprésence des considérations raciales et des traitements racistes dans tous les domaines et niveaux de notre société. Ainsi le racisme systémique dénonce un traitement généralisé favorisant quasi-systématiquement les personnes perçues comme blanches dans des positions de pouvoir (politique, professionnel, social, financier, etc.), et ce au détriment des personnes racisées.
Exemple : Des études menées par l’Université de Neuchâtel ont démontré qu’à qualifications égales, les personnes suisses qui présentent des caractéristiques témoignant de leurs origines migratoires (prénom/nom ou phénotype) doivent envoyer 30% de candidatures en plus que leurs congénères afin d'être conviées à un entretien d'embauche. D'autres études sur la discrimination montrent qu'un phénomène similaire touche la recherche d'un logement sur le territoire suisse.
RACISME INTERNALISÉ
On parle de racisme internalisé lorsqu’une personne racisée s’identifie elle-même aux préjugés et stéréotypes raciaux adressés aux personnes qui partagent la même origine, la même culture ou le même phénotype qu’elle. Autrement dit, d’une part elle en vient à croire que les stéréotypes raciaux portés à son égard seraient basés sur une prétendue réalité, d’autre part elle peut parfois se mettre elle-même à perpétuer ces croyances en opprimant et en discriminant les membres de son propre groupe.
RÔLE DE GENRE
Ensemble de comportements associés au fait d’être d’un certain genre.
S
Sexe
Le sexe d’une personne est l’ensemble des caractéristiques biologiques et physiologiques qui font que cette personne est considérée comme femelle, mâle ou intersexuée.
SEXE ASSIGNÉ À LA NAISSANCE
Sexe biologique déterminé au moment de la naissance par la déclaration d’état civil.
SEXE BIOLOGIQUE
Ensemble des caractéristiques sexuelles physiques primaires et secondaires, comprenant le sexe chromosomique, gonadique, hormonal et génital permettant la différenciation des corps selon un éventail allant des corps strictement masculins aux corps strictement féminins en passant par les corps intersexués. ~ Sexe physique
Note : Le sexe assigné à la naissance peut varier du sexe biologique et n’est pas nécessairement un facteur déterminant dans l’identité de genre d’une personne.
SEXISME
Une attitude discriminatoire basée sur le sexe.
Le sexisme est une idéologie, comme le racisme, qui considère que les femmes sont des êtres inférieurs aux hommes. Les femmes font l'objet de moins de considération et subissent beaucoup plus de stéréotypes négatifs que les hommes. Le travail qu'elles font (par exemple domestique) a moins de valeur que celui fait par les hommes. Cette idéologie entretient l'idée que les femmes doivent être d'abord de bonnes épouses et de bonnes mères, ce qui ne facilite pas leur droit à l'autonomie.
Attitude discriminatoire adoptée en raison du sexe. Le sexisme divise les rôles, habiletés, intérêts et comportements selon le sexe. Les effets principaux sont la discrimination envers l’un des sexes, en l’occurrence envers les femmes, et l’aliénation des deux sexes sous la coupe du patriarcat.
Stéréotype
Croyances préconçues et apprises (souvent très jeune) projetées sur un groupe de personnes. Les stéréotypes cherchent à expliquer ce que les gens font (les conduites et comportements) par ce qu’ils sont (leur groupe “racial”, leur genre, etc.) Il s’agit de croyances tenues par une collectivité.
T
Trans
On dit d’une personne qu’elle est trans lorsque son identité ressentie et/ou son apparence ne correspond pas au sexe qui lui a été assigné à la naissance. Le mot trans est un terme générique regroupant les personnes transsexuées, transidentitaires et transgenres. De nombreuses personnes trans refusent d’utiliser le terme transsexuel·le, estimant que l’identité de genre n’a rien à voir avec la sexualité.
Transgenre
Hyperonyme désignant toutes les personnes trans. Le terme transgenre est utilisé comme un adjectif. Il désigne également : les personnes qui ne souhaitent se définir comme non-binaire, donc ni comme « homme » ni comme « femme », soit car elles ne se reconnaissent pas dans une vision binaire du genre (p.ex. personne non-binaire) ou même dans le spectre du genre (p.ex. personne agenre). À noter que toutes les personnes transgenres ne peuvent ou ne peuvent pas entamer de transition/mesure médicale. Les identités des personnes transgenres sont légitimes qu’elle que soit leur façon de transitionner, ce qui inclut le fait de ne pas transitionner.
Transidentité∙S
Le terme de transidentité∙s permet de mettre en évidence qu’il peut y avoir plusieurs parcours de transition, avec ou sans hormones, avec ou sans chirurgie et une « constellation » d’identités trans hors des schémas sexistes et binaires.
Les termes de transexualisme ou transexualité sont empruntés à la classification des maladies mentales des manuels de psychiatrie, devenus désuet depuis que l’Organisation Mondiale de la Santé a retiré la transidentité de la classification des troubles mentaux.
Nous vous invitons à consulter la brochure d’information Trans disponible ici, rédigée par des personnes trans pour des personnes trans et pour toutes les autres et publiée par TGNS, car cette brochure donne un aperçu des parcours et des identités trans qui sont multiples.
Transition
La transition désigne le processus et les démarches menant d’un genre mal assigné à la naissance à une identité harmonieuse qui correspond à l’identité ressentie. Cela peut par exemple impliquer l’ajustement de son expression de genre, son rôle de genre, son état civil, mais pas uniquement. La transition peut être complexe et de longue durée, notamment de par la transphobie et cisnormativité de la société actuelle. Le terme « transition » comprend le processus dans sa globalité, intégrant notamment ses aspects personnels, médicaux et juridiques. Une personne transgenre ne doit pas forcément transitionner ou avoir transitionné pour être valide et légitime.
TRANSPHOBIE
La transphobie est le rejet des personnes transgenre et des transidentités.
Elle peut par exemple prendre la forme de l’exclusion familiale, amicale, professionnelle, du refus de soin de la part du corps médical, de la stérilisation forcée réclamée par les tribunaux pour obtenir le changement d’état civil. Elle peut aller jusqu’à l’agression, voire le meurtre.
Note : La législation suisse protège actuellement de la discrimination ou de la haine raison de l’appartenance raciale, religieuse ou de l’orientation sexuelle (article 261bis du Code pénal). Elle ne protège donc pas de la transphobie, soit de la haine ou la discrimination en raison de l’identité de genre.
travesti∙e·X (similaire Crossdresser ou drag, parfois utilisé dans un sens pejoratit)
Parfois péjoratif. Crossdresser ou Drag sont des termes similaires non péjoratifs.
Personne revêtant les artefacts (p.ex. vêtements) d’un autre genre, sans obligatoirement ressentir un sentiment de transidentité, mais plutôt pour le plaisir d’embrasser un rôle différent par rapport au quotidien. Certaines personnes qui se définissent ainsi disent se sentir vraiment du genre incarné de manière ponctuelle ou ambivalente. Dans ce cas, le terme travesti∙e·x serait synonyme de bigenre.
On peut différencier les intentions de travestissement liées à un ressenti transidentitaire de celui d’une intention fétichiste ou sexualisée.
V
Validisme
Le validisme ou capacitisme est une discrimination basée sur le handicap. C’est un système d’oppression qui considère que les personnes valides sont supérieures aux personnes en situation d’handicap. Le handicap est alors perçu comme quelque chose “d’anormal” et de honteux. L’idéal à atteindre est la validité.
w
WHITE PASSING
Ce terme, hérité de l’anglais « passer pour Blanc·he·x », désigne les personnes qui sont perçues comme blanches malgré leurs origines. Les personnes ayant un « white passing » peuvent provenir d’un·e parent·e·x racisé·e·x et d’un parent·e·x blanc·he·x ou même de deux parent·e·x·s racisé·e·x·s, dans le cas où le hasard génétique aurait fait qu’elles aient, malgré leurs origines, des traits typiquement assimilés à la blanchité (yeux clairs, lèvres fines, peau claire, etc.).
X
XÉNOPHOBIE
Hostilité envers les personnes issues de la migration, que celles-ci possèdent ou non la nationalité du pays dans lequel elles résident. Cette hostilité est principalement motivée par la peur de l’inconnu, la crainte de perdre sa propre identité et/ou le désir de maintenir le statu quo incarné par un certain nombre de privilèges raciaux.
[1] Le terme « dépréciatifs » est à privilégier. En effet, le terme « dénigrant » étant racialement motivé (littéralement « rendre noir ») est donc à éviter.
SOURCES
Arnaud Alessandrin, Brigitte Esteve-Bellebeau. Genre : L’Essentiel pour comprendre. HAL : 2014.
Ibram X. Kendi. Comment devenir antiraciste. Alisio : 2020.
https://amnistie.ca/lexique-pour-lantiraciste
https://liguedesdroits.ca/lexique/
https://www.tgns.ch/fr/medias/guide-linguistique/
https://asile.ch/wp-content/uploads/2019/02/RapportFinal2018_AsileLGBTGeneve.pdf
https://www.illustre.ch/magazine/signifie-lgbtqia
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Inclusion_sociale.htm
https://onsexpliqueca.com/linclusivite-cest-quoi/
http://femmesdedroit.be/informations-juridiques/abecedaire/validisme/
https://www.who.int/ageing/features/faq-ageism/fr/
https://insieme.ch/fr/handicap-mental/definitions/
https://www.queerparis.com/fr/lexique/